29 janvier 2025 | Droit de l'e-réputation

L’Italie veut mettre fin aux faux avis de consommateurs en ligne

C’est la ministre du Tourisme, Daniela Santanchè, qui envisage ainsi une législation pour mettre fin aux pratiques frauduleuses qui plombent le secteur.

Dans un article publié le 20 janvier 2025, Le Figaro s’est fait l’écho d’une petite révolution en provenance d’Italie.
Pour mettre fin aux faux avis et commentaires sur les hôtels, restaurants et attractions touristiques, et en garantir l’authenticité, le gouvernement italien prévoit désormais d’exiger la présentation d’une pièce d’identité pour publier un avis.
C’est la ministre du Tourisme, Daniela Santanchè, qui envisage ainsi une législation pour mettre fin aux pratiques frauduleuses qui plombent le secteur.
Concrètement, il appartiendra aux plateformes d’avis de consommateurs de contrôler l’identité de l’internaute qui dépose un avis. Il n’est bien sûr pas question de rendre pour autant publique l’identité de l’auteur de l’avis, mais le gestionnaire en aura connaissance et conservera cette preuve en cas de litige.

Un premier pas timide dans le sens des avis vérifiés

Ce que Le Figaro présente comme un « projet ambitieux », n’est en fait qu’un tout petit pas vers la vérification des avis publiés, en d’autres termes, vers la fin des avis abusifs ou faux qui sont une plaie pour beaucoup de commerçants, nous l’avons plusieurs fois souligné.
Par ailleurs, étant à l’initiative de la ministre du Tourisme, la mesure reste circonscrite à l’hôtellerie-restauration et autres lieux d’attraction touristique. Il resterait donc des pans entiers du commerce BtoC qui ne seraient pas protégés, on se demande bien pourquoi.

Une dérive possible sur les données personnelles ?

D’après l’article, d’aucuns s’inquièteraient de possibles dérives sur les données à caractère personnel. Rappelons que, par exemple, encore dans beaucoup de pays, les hôtels ont l’obligation d’enregistrer la pièce d’identité de leurs clients. Certaines applications de réservation d’hôtels en ligne prévoient même la possibilité de stocker sa pièce d’identité dans son compte client. Il suffira de bien encadrer juridiquement cette pratique et par conséquent de prendre toutes les mesures organisationnelles de sécurité telles que prévues par le RGPD.

Un tout premier pas dans l’application de la norme ISO 20488 sur les avis de consommateurs en ligne

Rappelons que cette norme internationale, née en France, prévoit parmi ses règles de fonctionnement le recueil de l’identité de l’auteur d’un avis, mais aussi la possibilité de revenir vers lui à tout moment, donc le recueil d’un moyen de contact pérenne.

Et pourquoi pas partout en Europe ?

L’article cite une étude européenne selon laquelle « jusqu’à 25 % des avis en ligne pourraient être biaisés ou purement fictifs ». À l’aune des chiffres qui sont connus en France, ce serait plutôt 60 à 70% des avis qui seraient faux. Il est bien évident qu’une telle mesure devrait s’appliquer tout d’abord pour tous les avis et pas seulement pour l’hôtellerie, les restaurants et lieux d’attraction touristique, mais aussi dans tous les pays de l’Union européenne.

Pour ne pas conclure

Nous ne pouvons que nous féliciter de voir que les choses avancent – certes, bien timidement – mais ce premier pas pourrait accélérer la prise de conscience des pouvoir publics nationaux et européens pour aller enfin vers une vraie responsabilisation des plateformes et des auteurs d’avis, avant d’appliquer ces mêmes règles sur les réseaux sociaux, devenus eux aussi vecteurs de prédation e-réputationnelle.

::: Voir l’article du Figaro du 20 janvier : « Italie : fin des avis truqués pour les hôtels et restaurants, une révolution pour les voyageurs ? »

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Didier Frochot

Didier Frochot est titulaire d’une maîtrise de droit privé et d’un DESS de gestion. Présent dans le secteur de l’information-documentation depuis 1982, il est Consultant et Formateur depuis 1984, il collabore à la rubrique Droit du mensuel professionnel Archimag depuis 2003. Il fut par le passé Responsable pédagogique du cycle supérieur de l’INTD/CNAM pendant 10 ans (1989-1998).

Spécialités
E-réputation – Propriété intellectuelle, Droit des technologies de l’information, de la documentation et des médiathèques, Données personnelles et RGPD – Technologies de l’information (Internet/Intranet : recherche d’informations conception de sites) – Documentation – Traitement de l’information – Information, documentation et veille juridiques.

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